Philosophie PTS

Parcours de vie, Travail libre, Savoir de base

Introduction à la philosophie PTS

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Màj : 4 avr. 2023   –   # pages : 8

Synthèse

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Ce logo représente les trois lettres PTS

Avant d'entrer dans le vif du sujet, disons tout de suite que la philosophie PTS diffère quelque peu de la conception habituelle de la philosophie, vue comme une théorisation métaphysique (laquelle est en outre polluée par des auteurs dont la faconde est inversement proportionnelle à l'utilité de leurs propos). Il est ici question de philosophie au sens pratique du bon sens populaire, non qu'elle nous parle de choses dont nous aurions tous conscience – ce qui serait évidemment inutile – mais de faits que, pour diverses raisons (dont parcours-de-vie.php#info-addiction), de nombreuses personnes ne perçoivent pas (ou plus ?). Cette inhibition cognitive a deux effets délétères : elle rend moins efficace et moins heureux.

Dynamique. Particularité importante : bonheur et efficacité sont liés dans une dynamique de boucle rétroactive : être heureux rend plus efficace, et inversement. Cette rétroaction induit un effet démultiplicateur, de sorte que l'on peut facilement sortir de la régression ... ou au contraire y basculer.

Progrès. D'autre part la perfection est inatteignable (dans le positif comme dans le négatif !). Il faut donc faire deuil du bonheur (et du malheur !). Deuil relatif cependant, car le bonheur ne fait sens précisément que parce qu'il est inatteignable : le bonheur vrai est relatif, consistant à s'approcher régulièrement d'une image idéalisée. Et comme l'inaccessible étoile, sa lumière est un phare, utile pour s'orienter.

Choix. Prolongeons l'analogie stellaire : notre étoile d'orientation a peut-être disparu depuis des lustres, alors que bien d'autres existent encore à l'autre bout de leur trait lumineux. Mais l'analogie limite ici notre réflexion, car entre deux points il n'y a certes qu'une seule droite, mais aussi une infinité de chemins détournés, passant par des lieux inconnus (ce qu'illustre notamment le logo PTS).

La philosophie PTS exploite ces diverses notions, afin d'aider son lecteur à vivre plus efficacement et plus heureux.

PTS est l'acronyme mnémotechnique des trois concepts constitutifs de cette philosophie : Parcours de vie, Travail libre, Savoir de base :

  1. Parcours de vie : tout individu peut gérer l'évolution de sa vie ; pour ce faire il importe de maintenir une adéquation entre mode de vie et projet de vie.
  2. Travail libre : le bonheur réside dans la réalisation d'un projet de vie, et dans la maîtrise toujours plus approfondie de notre art ; d'autre part l'efficacité du travail est fonction du plaisir qu'il nous procure, et inversement.
  3. Savoir libre : le savoir est réellement acquis, c-à-d intériorisé, par la pratique ; d'autre part il accroît l'efficacité de ce travail (il y a donc une boucle de rétroaction entre savoir et travail).

La philosophie PTS constitue la base sur laquelle nous avons développé nos travaux sur la démocratie directe, l'allocation universelle et la Konfédération.

Savoir et sagesse

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Faites cette expérience : définissez en quelques mots ce qu'est la la chimie, la biologie ou encore l'informatique. Même si vous n'avez aucune formation dans ces domaines vous y arriverez sans trop de peine. Maintenant tentez le même exercice concernant la philosophie ...

Vous constatez que le champs de la philosophie n'est pas facile à circonscrire, comme en témoigne la définitions du Larousse. Ces mots reviennent : sagesse, morale, science, religion, ...

Chacun peut avoir "sa philosophie", de ceci ou cela. C'est une façon de voir les choses, d'expliquer nos comportements et le fonctionnement du monde, souvent par une justification. Ainsi science et philosophie traitent toutes deux du savoir, mais alors que la première s'intéresserait au savoir comment, la seconde poserait la question du savoir pourquoi. Mais c'est là juste une façon de voir les choses, en l'occurrence une philosophie de la philosophie. Faut-il en toutes circonstances séparer le pourquoi du comment ?

Pour répondre à cette question il est utile de distinguer deux possibles points de vue : politique (≡ science) et philosophique (≡ sagesse) :

  • politique (≡ science) :
    • approche collective, associée au physique et à l'avoir, en constante évolution ;
    • questionnements : comment sont déterminés les domaines (quoi ?) et les budgets (combien ?) de la R&D et de l'enseignement : par des dirigeants "éclairés" ? ; par les supposés "marchés" ? par la démocratie directe ? ; ...
  • philosophique (≡ sagesse) :
    • approche individuelle, associée au psychique et à l'être, plutôt intemporelle ;
    • questionnements : il y a-t-il un dessein de la nature ? (par un phénomène que l'on pourrait nommer "Dieu" ou encore "auto-organisation") ; ...

Le tableau suivant présente cette typologie de façon plus synthétique :

Politique (≡ science)Philosophie (≡ sagesse)
Coll. / Ind.CollectifIndividuel
Avoir / ÊtreAvoir (physique)Être (psychique)
DynamiqueÉvolutionIntemporalité
QuestionsComment sont déterminés les domaines (quoi ?) et les budgets (combien ?) de la R&D et de l'enseignement : par des dirigeants "éclairés" ? ; par les supposés "marchés" ? par la démocratie directe ? ; ...Il y a-t-il un dessein de la nature ? (par un phénomène que l'on pourrait nommer "Dieu" ou encore "auto-organisation") ; ...

Enfin – n'hésitons pas à nourrir la réflexion – on pourrait distinguer deux logiques de l'être et du faire :

  • blanche : souplesse du roseau, nomadisme, psychique;
  • noire : force du chêne, sédentarisme, physique.

À priori, par certains de leurs aspects, ces deux "logiques" semblent incompatibles. Sauf si on les conçoit de façon dynamique, dans un cycle périodique. C'est ce que la philosophie chinoise du tao avait bien formulé.

Philosophie chinoise

https://philosophie.jortay.net#philosophie-chinoise
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Symbole du yin et du yang

Le tai-chi-chuan, art martial symbolique, consiste à travailler le ch'i dans le corps. Le ch'i serait une énergie, qui remplit tout corps (vivant ou objet). Il y a des ch'i bénéfiques et des ch'i nocifs. Et il peut y avoir des échanges de ch'i entre les corps. Le tai-chi-chuan est une pratique du tao – principe qui engendre tout ce qui existe. Le tao ne pourrait être compris qu'indirectement, par la compréhension de la dynamique du yin et du yang.

Dans le tai-chi-chuan (et dans toute activité physique) chaque mouvement comporte deux phases :

  1. déploiement (yang) : accumulation de l'énergie, tension, mouvements ronds, ouverture du ch'i central, le ch'i remplit les méridiens extérieurs du corps;
  2. repliement (yin) : restitution de l'énergie, détente, mouvements carrés, fermeture du ch'i central, le ch'i remplit les méridiens intérieurs du corps.

Dynamique. Pendant que le yang se développe le yin régresse, et inversement. L'équilibre de la dynamique est assurée par le yin dans le yang, qui retient le déploiement, et le yang dans le yin, qui retient le repliement.

Par la pratique on arriverait à capter les mouvements naturels de son ch'i dans son corps, dont les mouvements circulaires s'amenuisent. De sorte qu'au bout de ce chemin de vie les cercles disparaîtront. Le ch'i tourne alors sur lui-même, et l'homme retrouve ainsi son centre. C'est le Wuwei ou "non agir". Lao Tseu a dit : « par l'étude on augmente chaque jour, par le tao on diminue chaque jour ». On diminue quoi ? : ses désirs, son moi, ses traces que sont les cercles. Le Wuwei n'est donc pas l'inaction mais l'action sans traces. Ainsi un maître peu irradier son ch'i bénéfique à d'autres corps vivants et ainsi les soigner (à commencer par la simple fatigue).

Le tai-chi-chuan refléterait et serait une composante de la civilisation chinoise. C'est pourquoi, afin de réussir en tai-chi-chuan, il serait nécessaire d'étudier d'autres éléments de la culture chinoise : calligraphie, poésie, musique instrumentale ou chantée, etc. Il s'agit de trouver ce que ces pratiques ont en commun, et d'ainsi élargir et élever l'état de conscience au moyen de la compréhension par analogie.

Il importe enfin que le travail spirituel intérieur soit lié aux échanges de ch'i avec les autres corps vivants (humains, animaux et plantes) ou inanimés. Car il est utile de se confronter au monde, si nécessaire en endurant des épreuves.

Le maître Gu Meisheng présente la philosophie chinoise du tao (47min. +/-1990)

Économiste de formation, Gu Meisheng fut responsable de l'enseignement du français à l'université de médecine de Shanghai.

Sous certains aspects cette philosophie peut paraître désuète, surtout si on la perçoit uniquement au premier degré c-à-d sans y voir aussi une dimension symbolique. D'autre part, avec le temps qui passe, le savoir s'accumule et les ambitions s'élargissent. Au travers des notions de justice, solidarité et tolérance, la dimension collective complète l'approche individuelle, toujours vers plus d'efficacité.

Dans cette évolution le doute se substitue utilement à la croyance. Sommes-nous sur la bonne voie ?

Monde moderne

https://philosophie.jortay.net#monde-moderne

Sans pour autant valider la réalité du ch'i, les progrès de la science aux 18° et 19° siècles ont confirmé de nombreux aspects de la philosophie chinoise : force de réaction, conservation et transformation de l'énergie, cycle de Carnot, etc.

Il résulte du progrès scientifique que le monde moderne paraît très différent de la période qui a vu la naissance du taoïsme vers 500 av. JC. Mais les principes élémentaires du fonctionnement de la société humaine sont-ils différents ? Prenons pour exemple le phénomène très moderne de déconnexion des sphères médiatique et financière par rapport au monde réel (déconnexion illustrée par la "crise financière" de 2008, puis la "crise sanitaire" de 2020). N'y retrouve-t-on pas l'allégorie de la caverne, exposée par Platon alors qu'à l'autre bout de la planète naissait le taoïsme ? Ne suffit-il pas, pour adapter cette allégorie à notre époque, de remplacer "caverne" par "écran cathodique" ... ?

Médias vs réseaux sociaux : qui dit la vérité (1m05s - 2020)

Le conférencier est Didier Raoult, le premier expert mondial dans le domaine des maladies transmissibles.

Deux sources de pollution cognitive sont :

  • l'info-addiction (encore appelée "info-dépendance") ;
  • l'enseignement : ainsi estimez-vous que le programme scolaire inculque des matières pertinentes aux enfants ? [approfondir : /epistemologie#enseignement]

Le lecteur qui aura pris la sage décision de bannir la télévision et de remplacer son smartphone par un gsm basique, récupérera ainsi plusieurs heures de temps libre par jour, dont il pourra consacrer une partie à la lecture quotidienne de la philosophie PTS. Il y trouvera un moyen très efficace de passer la phase de sevrage informationnel, et d'ainsi se libérer définitivement de l'info-addiction. Ensuite, les activités qui lui auront été suggérées par la philosophie PTS le propulseront dans une dimension supérieure de conscience, développement et bonheur.

Pour conclure cette section sur le monde moderne, je propose au lecteur cette définition "en creux" de la philosophie : la philosophie c'est ce que – arrivé à la moitié de notre vie (vers quarante ans), et en en faisant le bilan – on aurait voulu avoir appris beaucoup plus tôt, de nos parents et de l'enseignement obligatoire. Autrement dit, la société moderne ne nous apprend pas l'essentiel, c-à-d ce qui émancipe réellement l'individu. J'ignore si cela a toujours été le cas dans l'histoire millénaire de l'humanité, mais quoi qu'il en soit, il faut que cela change. Cela est l'ambition de la philosophie PTS.

Intelligence

https://philosophie.jortay.net#intelligence
Typologie

Il me semble utile, pour terminer cette introduction à la philosophie PTS, de proposer une définition typologique de l'intelligence, comme étant composée :

  • d'une composante quantitative, qui consiste en la capacité de traitements des informations, et pouvant être mesurées objectivement par :
    • la capacité de stockage (mémoire) : bits par unité de stockage ;
    • la vitesse de calcul : bits/sec par unité de transfert.

    Dans la mesure où stockage et calcul des informations sont des capacités suffisantes pour opérer des raisonnements logiques, c-à-d concevoir des algorithmes, cette composante quantitative correspond à l'intelligence artificielle.

  • d'une composante qualitative, qui relèverait :
    • du jugement de valeur (intelligence émotionnelle);

      Questions ouvertes :

      • l'attribution d'un sens (signification) par un agent (humain, IA) à un objet (exemple : une phrase) repose-t-elle sur un simple processus d'associations ?
      • Qu'est ce que l'intuition ? L'intuition est un savoir inconscient, automatique, immédiat. Cependant l'information intuitive n'est pas toujours précise ou fiable, car elle peut être influencés par des biais cognitifs ou des émotions inconscientes. Par conséquent, il est important de considérer l'intuition comme une source d'information supplémentaire, mais pas comme la seule source de prise de décision.
    • de l'empathie/bienveillance (intelligence relationnelle).
    • de la créativité/originalité (intelligence créative).

Dans les deux cas, l'intelligence s'exprime par la capacité de l'individu à agir sur son environnement, dans un but particulier (proaction).

La capacité d'adaptation à un changement d'environnement (réaction) est également souvent proposée, mais ne me semble pas relever de l'intelligence puisque toute matière, même non vivante, s'adapte au changement d'environnement : les solides se dilatent à la chaleur, les liquides prennent la forme de leur conteneur, etc.

La proaction requiert une volonté, laquelle requiert une conscience : proaction ⇐ volonté ⇐ conscience.

La conscience requiert elle-même un système sensoriel, pour capter les informations que constituent les variations de l'environnement. PS : On est là dans le "hardware" nécessaire pour opérer le "software"".

La psychologue et chercheuse en science cognitive Fanny Nusbaum va jusqu'à proposer que la performance ne serait qu'un « état », que certains ont plus de facilité à atteindre que d’autres, mais qui peut concerner quasiment tout le monde, pour peu qu’on se mette dans les bonnes dispositions [source].

Conscience

L'affirmation de Rabelais que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme » pourrait alors être réécrite sur base de nos définitions supra : « intelligence rationnelle sans intelligence émotionnelle et relationnelle n'est que ruine de l'âme ».

Voilà qui pose la question de la relation entre intelligence (I) et conscience (C) :

  1. I ⇒ C ;
  2. I ⇐ C ;
  3. I ⇔ C ;
  4. I ≡ C, ... ;

Supposons, pour simplifier la réflexion, qu'il y a équivalence entre intelligence et conscience. Dans la suite, j'utiliserai donc indifféremment l'un ou l'autre terme.

Siège

Sur la question "Où se situe le siège de la conscience ?" (et donc de l'intelligence), le consensus de la science moderne est que le corps humain serait le siège de la conscience. Cependant des scientifiques pensent que cette interprétation est incomplète. Ils suggèrent que les consciences individuelles seraient reliées par une conscience collective, de sorte que l'on pourrait considérer que la conscience individuelle dépasse spatialement voire aussi temporellement le corps (cf. notion de "conscience non-localisée" proposée par le cardiologue Pim van Lommel : source ; approfondir : scholar.google.com/scholar?q=nonlocal+consciousness) ?

Cette délocalisation de l'intelligence s'oppose-t-elle ou complète-t-elle celle de localisation de l'intelligence, par la conscience de soi, encore appelée ego ? On notera à cet égard que les algorithmes d'IA existant à ce jour, ne sont en réalité que des machines à résumer des données disponibles sur Internet. Par conséquent, ne devrait-on pas en l'occurrence parler d'IA que le jour où ces algorithmes donneront leur avis "personnel" sur les questions qui leurs sont posées. Mais sur quels critères ces avis seraient-ils constitués, et pourrait-on les qualifier d'objectifs ?

Collective

On notera qu'Internet constitue une forme artificielle, de conscience/intelligence collective (parfois appelée intelligence "en essaim" ou encore "distribuée"). Étant artificielle, elle représente probablement de façon incomplète son équivalent naturel ... à supposer évidemment que celui-ci existe.

La dimension collective induit des considérations politiques :

  1. le contrôle démocratique d'Internet, c-à-d du moyen de production de l'intelligence collective artificielle, est fondamental ;
  2. dans le cas d'une (éventuelle) compréhension à venir du fonctionnement d'une (éventuelle) conscience collective naturelle, le contrôle démocratique de ce savoir est tout aussi important, afin d'en prévenir l'instrumentalisation par des forces non démocratiques.

Quoi qu'il en soit, notre hypothèse d'équivalence entre conscience et intelligence conduit à la notion d'intelligence collective.

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Une publication de François Jortay

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